En novembre 2004 les rencontres de Bourg-en-Bresse étaient consacrées au thème « Un art nommé sport » (actes du colloque dans le n° 23 des Cahier Roger Vailland, juin 2005). Dans son introduction à la première des tables rondes, René Ballet expliquait ainsi ce choix : « D’abord parce que Roger Vailland a écrit sur le sport, qu’il soit cycliste, automobiles, mais aussi boxe, nage, etc. Il y a en plus un rapport entre la façon de travailler de Roger Vailland et le travail d’un sportif. » Il donne ensuite lecture d’un passage écrit par Roger Vailland au sujet de ses conditions de travail à Meillonnas.
Il a été ensuite question dans ce colloque de la « forme » des sportifs, notion à laquelle Vailland était particulièrement attaché. Assimilant le travail de l’écrivain à celui du sportif, il constate l’effet de la forme sur la performance obtenue : « Pour l’écrivain aussi, quand il a atteint la maturité et quand il a quelque chose à dire, la forme devient la préoccupation essentielle. La page d’écriture sera bonne ou mauvaise, selon qu’il se sera senti ou non en forme en s’asseyant à sa table de travail. » (325 000 Francs) La forme n’est pas une condition indispensable à l’écriture, mais elle amène des résultats positifs imprévisibles : « Quand j’écris, je me comporte comme elle [Frédérique] ; les jours de bonne forme, je ne sais pas où ma phrase, mon récit me mènent, mais je vais à coup sûr. » (La Truite) La prise de conscience de l’état de forme est de nature à déterminer la manière dont le travail va se dérouler : « J’étais en train de penser que la forme est également l’essentiel pour l’orateur, l’acteur, le peintre, le général d’armée, tous ceux pour qui l’exécution d’un travail est une création toujours nouvelle et dont l’issue heureuse n’est jamais sûre. » (325 000 Francs)
Le site Classic Courses consacré aux courses automobiles a récemment repris les reportages rédigés par Roger Vailland en 1957 :