Le journaliste et critique

Le journaliste

En juillet 1928 – il n’a que vingt ans – Roger Vailland est engagé par Pierre Lazareff à la rédaction du quotidien Paris-Midi. Pendant une vingtaine d’années, il va gagner de quoi vivre exclusivement par son activité de journaliste ; par la suite, il ne cessera pas de donner des articles à la presse. Action, Libération, Réalités, Les Lettres françaises… Son dernier texte publié, Éloge de la politique, en novembre 1964, est un article paru dans le Nouvel Observateur.

Le travail de Vailland journaliste ne peut être séparé de celui de Vailland écrivain. Les articles écrits par Roger Vailland, rassemblés en deux gros volumes, ont été publiés grâce à René Ballet : Chronique des années folles à la Libération, 1928/1945 (Éditions Sociales, 1984 – réédité en 2003 chez Buchet-Chastel) et Chronique d’Hiroshima à Goldfinger, 1945/1965 (Éditions Sociales, 1984). « La lecture des articles de presse aide à retrouver le grand cycle – c’est-à-dire l’unité, la cohérence de Vailland – sous les ruptures des ‘saisons’. », écrit René Ballet dans son introduction. « Cette économie de moyens, c’est le style de Vailland romancier, c’est aussi celui de Vailland journaliste : sans doute même est-ce dans la pratique du journalisme que Roger Vailland a acquis cette maîtrise de saisir sur le vif le geste, l’expression qui résume une situation. »

France Soir, journal emblématique de Pierre Lazareff, ami de Roger Vailland © Courrier Picard

Le critique

Lancé dès 1928 dans le journalisme (pour Paris-Midi), Roger Vailland a pu exercer sa curiosité naturelle vis à vis du monde et devenir, avant même de passer à l’écriture romanesque, un critique singulier, appliquant son regard et sa réflexion dans toutes sortes de domaines.