Érotisme

Il n’y a pas d’érotisme dans l’œuvre de Roger Vailland, ni de pornographie. Tout juste du sexe (et beaucoup de sexe dans le contexte de l’époque), sous toutes ses formes. L’imagination humaine ne connaît pas de limite, et elle ne peut s’inscrire dans le carcan de « figures » figées, réifiées.

Laclos, Sade et Stendhal : c’étaient trois noms d’écrivains qu’il se plaisait volontiers à accoler et qui ont en commun d’avoir été habités par ces questions-là.

Roger Vailland, sa vie durant, fut fasciné par les concepts de libertinage et de souveraineté, qui impliquent d’affronter avec franchise et sans hypocrisie la nature du sexe.

Ainsi, dès Drôle de jeu, ce seront des montages, dont La Fête sera le point d’orgue, des situations, à la manière de ses trois auteurs fétiches et des libertins.

Roger Vailland développe des postures esthétiques et morales. Il y a la femme, le corps fascinant de la femme, qui vont de pair chez lui avec l’engagement, le jeu. Il y eut la prostitution, l’amour tarifé, comme il y eut l’opium ou le whisky.

Vailland, à cet égard, se regarde lucidement, dans ses contradictions, et c’est pour cette raison, notamment, qu’il est moderne, dans une acceptation radicale et non édulcorée de ce terme.

Jane Fonda, dans Barbarella (1967) de Roger Vadim, réalisateur avec lequel Vailland a souvent collaboré © DR